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tionnaire en œuvres de solidarité. Tombé ainsi dans la gêne, il avait été nommé, par l’ancien Conseil municipal, concierge d’une maison communale de la place des Petits-Pères. »

C’est parfaitement juste, mais c’est insuffisant, et il me semble que ce brave père Gaillard, qui n’a jamais voulu voir dans la politique une carrière lucrative, comme tant d’autres, méritait peut-être mieux que cette notice nécrologique véritablement un peu trop concise.

Après l’amnistie, il était venu se fixer avenue Mac-Mahon, encore inachevée, tout près de la rue des Acacias et de l’avenue des Ternes, où il avait loué, pour fort peu de chose, un petit bout de terrain vague en façade sur l’avenue et qui reste encore, à l’heure présente, le dernier terrain à bâtir.

Il avait, de ses propres mains, avec le secours des camarades, élevé une jolie maisonnette en bois, tout ouvragée, avec un étage, s’il vous plaît, à balcon et, au rez-de-chaussée, il avait ouvert sa boutique — c’était mieux qu’une échoppe de cordonnier, — où il travaillait du matin au soir à raccommoder et ressemeler les souliers de ses concitoyens des Ternes.

À côté, dans une petite maison basse, au fond d’un jardin, maison occupée depuis par un électricien, se trouvait un autre vieil original de mes amis, le fameux zouave Jacob, qui y donnait ses séances et que les médecins et les curés n’aimaient pas, parce qu’il avait la prétention grande de sup-