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dès qu’un siège devient vacant dans Ardèche, la Loire, la Drôme, voire même dans le Vaucluse, qu’il s’agisse de nommer un conseiller général, un député ou un sénateur, notre homme se met sur les rangs.

« Puisque je suis tant aimé du public et que je suis tant désiré, s’écrie-t-il dans sa dernière profession de foi, je serai très heureux de représenter le département de l’Ardèche au Palais-Bourbon… »

Et Raymond Bayle expose son programme, lequel, en somme, n’est pas plus sot qu’un autre. Il s’occupera du sort des malheureux en créant des maisons d’hospitalité de nuit dans chaque commune, des boîtes aux lettres, téléphone, télégraphe, cinématographe, etc. Il facilitera le mariage en fondant une agence matrimoniale gratuite dans chaque commune, afin de faciliter le « repeuplement ».

Favorable aux inventions et aux « innovations nouvelles », il veut voir créer de toutes parts des tramways, diligences, ponts tournants, machines à refouler les créanciers, etc. »

Mais Raymond Bayle est célibataire. En préparant son élection, il songe aussi à se marier. Et il dit à ses électeurs : « Ne vous contentez pas de me choisir pour votre représentant, choisissez moi aussi mon épouse…

« Certainement, ajoute-t-il, l’un d’entre vous sera désireux de m’avoir pour gendre, et une de vos demoiselles, riche et charmante, sera très heureuse de s’appeler Mme Bayle. Si elle est aussi