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traordinaire du maître à l’élève, — mais les procédés mêmes des premiers portraits de Carolus Duran, les premiers tableautins représentant des femmes dans leur modeste intérieur, de la première manière de Corot et comme Jules Paton en avait une si curieuse collection, que nous avions réunie un peu partout, pendant des années, entre deux articles des Débats, et qui devaient plus tard, hélas se vendre si mal.

Dites-moi enfin si cela ne rappelle pas encore la manière large, puissante de Courbet lui-même, parfois jusque dans ses paysages.

Voilà ce qui est frappant, et alors tout à coup, simplement, spontanément, une conclusion s’impose à l’esprit le moins observateur : c’est qu’en dehors même des influences de l’école et du maître, il y a une autre influence qui est comme la synthèse de toutes les autres influences réunies en un seul bouquet, si j’ose dire que l’on sent et que l’on est impuissant à définir et qui est l’influence souveraine, tyrannique et impérieuse, du moment, du milieu, de l’ambiance, de l’époque.

Et cela est si vrai que l’on en arrive fatalement à cette autre conclusion que, dans les arts comme dans les lettres, quelles que soient nos dispositions, notre originalité personnelle, nous ne pouvons jamais nous servir que des instruments que nous avons en main, c’est-à-dire peindre, écrire, composer et même en partie penser, comme les gens de notre temps, de notre milieu, de notre pays.