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qui est infiniment moins difficile que de faire sauter la banque, et puis l’on fait sauter ce que l’on peut, même des pommes frites à l’occasion, je lus ce qui suit :

« Monsieur, Madame,

« Il est inutile d’entrer dans de longs préambules, comme les gens qui veulent vous embobiner, en vous vendant une pommade qui fait pousser des poils sur la pomme de la rampe de votre escalier.

« Tout le monde sait que ma maison est la première tenant bien réellement tous les accessoires de la grande industrie des automobiles et qu’en un mot, elle est tout à fait dans le mouvement.

« Or, si vous êtes tant soit peu chauffeur et chauffeuse, ce dont je ne doute pas, tous les intellectuels et gentlemen étant plus ou moins chauffeurs — merci ! — vous savez que l’objet le plus indispensable est celui qui constitue l’ensemble de la coiffure, soit pour messieurs, soit pour dames.

« Il est utile sans doute et même souvent indispensable d’avoir une peau de bique, en été, et une peau d’ours, en hiver, et en Provence un fort cache-poussière ; on peut posséder des lanternes et des réflecteurs à l’acétylène ou à l’électricité, d’élégants paniers en osier pour mettre ses parapluies et des chaufferettes capitonnées à l’alcool, mais l’on peut aussi se contenter de lanternes à l’huile, d’une brique chaude et du fond de son auto pour placer ses parapluies.