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vite son apéritif dans le Métro et moins on aura le temps d’en prendre beaucoup, comme au café où l’on s’attarde volontiers plus qu’il ne convient !

Enfin, j’arrive à une autre combinaison qui me tient fort au cœur et qui, celle-là, m’a tout simplement été inspirée par les sapeurs-pompiers ; vous savez comment ils ont des tubes de toile pour descendre les personnes des étages supérieurs des maisons en feu. Eh bien ! ce tube, je l’installe, moyennant un droit à payer à la ville, dans toutes les maisons qui se trouvent en bordure le long d’une ligne métropolitaine et les locataires n’ont plus qu’à se rendre dans la cour, à se laisser glisser dans le tube incliné et à venir tomber ainsi tout doucement sur leurs pieds, le long du mur, sur la première plate-forme, celle qui va encore lentement.

Immédiatement les maisons pourvues de cet appareil, de ce bien heureux tube, voient leur loyer doubler et tous les propriétaires, aussi bien que les locataires sont dans une joie délirante ; il n’y a plus de temps de perdu, c’est le comble de la vélocité, et tout le monde est vraiment content et heureux dans ma bonne ville de Paris.

Cette fois je ne dirai pas que mon idée est géniale, je dirai qu’elle est vraiment surhumaine, divine et qu’elle constitue bien la dernière et la plus intense expression du progrès moderne appliqué aux moyens de transport.

Cependant je ne les ai point fait breveter parce que je suis seul en état de les appliquer, parce