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quiet sur le sort futur, sur la santé, en un mot, de ses arbres.

Inutile de vous dire que je le suivis en toute hâte pour examiner avec soin l’état des arbres des boulevards extérieurs et, fort ému moi-même de ce que je constatai, je m’empressai, à mon retour, de former une Société avec Arthur Thézard, l’éminent chimiste, et avec mes jeunes savants, mes professeurs de physiologie végétale, et nous nous mîmes à étudier les arbres malades, nuit et jour, sans désemparer, méthodiquement, chacun à son tour et à son heure de garde.

Au bout de trois mois, notre conviction à tous était faite. Ces arbres ne se mouraient pas de manque de terre, ils n’étaient pas autrement malades mêmes, si l’on veut, peut-être encore finiraient-ils par s’acclimater et se faire au voisinage du Métropolitain. Mais la vérité vraie et qui était pour nous la plus curieuse et la plus éloquente des constatations, c’est que ces arbres étaient simplement neurasthéniques et tous atteints de maladies nerveuses occasionnées par les trépidations du métropolitain. Au premier abord nous fûmes surpris, il s’en trouva même parmi nous pour crier à l’hérésie scientifique, mais ils songèrent à la sensitive, de toutes les plantes une des plus curieuses, à cet égard, des pays intertropicaux mais nos protestataires furent bien obligés de se rendre à l’évidence et de convenir eux-mêmes qu’étant des physiologistes ne s’occupant que de la Flore, ils ne seraient point logiques avec eux-mêmes, s’ils