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son pauvre corps de granit, de lamentables et douloureuses gerçures…

Permettez-mi, chères lectrices, de m’arrêter un peu, car je sens des larmes brûlantes couler au bout de ma plume, en écrivant ces lignes et il faut le temps de se remettre.

…Je veux, dis-je, un beau fourreau ouaté et doublé de fourrure de renard bleu, douillet et chaud pour le protéger, le pauvre, contre les morsures cruelles de la bise.

Pensez donc, ce pauvre vieillard, il a si froid à son caillou ! Pour ce qui est du renard bleu, fort cher, je compte bien le demander au Tzar de toutes les Russies qui, dans son patriotisme éclairé ne saurait me le refuser et me le fera donner, par ordre, par les infortunés Finlandais.

Je suis sûr du concours aussi dévoué qu’actif du brave concierge de l’obélisque qui est, comme l’on sait, le dernier survivant du radeau de la Méduse.

Je comptais aussi sur une forte souscription de Sarah Berhnarht, mais elle m’a fait répondre qu’elle avait eu l’intention autrefois d’acheter l’obélisque pour s’en faire un sarcophage, mais que, depuis ayant engraissé, avec l’âge, de 631 grammes, elle avait complètement renoncé à son idée. Je serai donc forcé de renoncer à son précieux concours.

Heureusement que le grand public me reste ; je suis certain de son bon cœur et c’est pourquoi j’ai enfin résolu de m’adresser à lui. Comme je