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oh ! combien discrètement — aujourd’hui en votre compagnie.

Or donc, si vous voulez avoir une idée précise et nette, sans faire de longs voyages, sans dépenser d’argent et sans courir aucun danger, des horreurs sombres de Whitechapel à Londres, de Marseille, de Toulon, de Naples dans leurs quartiers les plus pauvres ; si vous voulez comprendre les horizons ravagés des ruelles de San-Francisco dans le quartier chinois ; si vous voulez admirer les petits édicules minables, étriqués et odorants qui s’alignent sur la Risle à Pont-Audmer — cette Venise normande — pour soulager l’humanité souffrante ; si vous voulez vous rincer l’œil avec tous les détails lamentablement pittoresques des quartiers aussi misérables qu’Indous de Calcutta !

Si, en un mot, vous voulez vous payer une orgie de couleurs sombres à la Ribot et de loques glorieuses à la Ribeira, vous n’avez simplement qu’à me suivre docilement, sans mot dire. Ça ne sera pas loin, n’ayez pas peur.

C’est ici, en pleins boulevards, autour du Palais-Royal, au beau milieu de Paris, quoi !

Nous voici au milieu des passages les plus gais, les plus vivants, où la foule toujours amusée et bruyante, grouille dans un chatoîment de couleurs tout à la fois ahurissant et charmant.

Eh bien, tout cela n’est rien. Entrons par une porte quelconque, cherchons à corrompre le gardien ou le concierge, surtout des passages où il y a beaucoup de cafés-restaurants, et une fois