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l’indifférence des comités de vigilance et des pouvoirs publics à leur égard d’autre part, décidèrent les producteurs parisiens à faire grand, et à l’heure actuelle il y a une douzaine de ces revues, reproduisant toutes le nu d’après nature. Au commencement les poses étaient osées, mais aujourd’hui elles sont parfois grossièrement obscènes. Le fait de placer devant l’objectif un homme nu, ayant sur chacun de ses bras une jeune fille nue aussi, semble pourtant dépasser la limite de la moralité. On peut bien déclarer que l’art et les artistes n’ont rien à voir là dedans et que c’est tout simplement obscène. Or, c’est avec ce mensonge public que ces documents étaient destinés aux peintres et sculpteurs, que tout le monde les a admis en libre pratique. Ils ne sont pas artistiques et les poses sont la plupart du temps des plus lascives. Ils ne peuvent convenir ni aux artistes, ni aux sculpteurs, parce qu’ils ne cherchent pas à faire valoir la ligne, l’harmonie dans le beau, mais la femme en tant que chair.

Beaucoup des photographies employées pour la reproduction en photogravure viennent de l’étranger. Les revues qui les publient ne mettent pas le nom du photographe en toutes lettres, mais le désignent seulement par une