Page:Pourésy - La gangrène pornographique, 1908.djvu/92

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 76 —

quelque peu suspecte : « par ordre du parquet de Paris, ce document doit être vendu sous couverture fermée ». Était-ce vraiment un ordre du parquet de Paris ? on pouvait le croire, mais on avait aussi le droit d’en douter. Il peut paraître étonnant, en effet, qu’un parquet — même celui de Paris — couvre d’une immunité aussi officielle un document protégé par une insignifiante fermeture. La loi est la loi ; et aucun parquet n’a le droit de couvrir une violation flagrante de la loi au moyen d’un subterfuge. Car la fermeture d’un document obscène, vendu cinquante centimes, sur la voie publique, est véritablement dérisoire comme moyen de protection.

Mais que renferment donc ces fameux albums pour que l’on soit obligé de faire appel aux faveurs du parquet pour éviter les rigueurs de la loi ? Tout simplement des reproductions par la zincogravure, des types de femmes nues avec tous les attributs que la nature leur a donnés. Sont-ils obscènes pour cette seule raison qu’ils montrent la femme telle qu’elle est quand elle est nue ? Le sont-ils parce que la nudité absolue est toujours obscène ? Les uns disent oui, les autres disent non. Si les propagateurs de ce genre d’illustrations s’étaient