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tomber dans une répétition fastidieuse. Les études de nu ne méritent pas toutes d’être reproduites par la gravure, et la variété des sujets et l’originalité des poses n’étaient pas infinies. Une fois les amateurs d’art satisfaits, il n’y avait plus que les élèves des Écoles des Beaux-Arts à former et à entretenir. Au lieu de modèles vivants, d’académie en bonne et vivante chair, on fournirait à notre armée nationale de rapins des documents pris sur le vif qui feraient du plus cancre de tous, un Fragonard ou un Bouguereau incomparable.

Les éditeurs — la curiosité des nudités des salons étant épuisée — firent appareiller les objectifs photographiques et devant ceux-ci posèrent des femmes entièrement nues, dans toutes les positions lascives possibles. Enfoncés les apôtres de la palette ! Une timide publicité fut donnée à ces documents, qui se mêlaient d’ailleurs aux albums du nu, et jouissaient auprès d’eux de l’impunité conférée, avec assez de raison, aux œuvres purement artistiques. Le parquet, sur la plainte de la Société de protestation contre la licence des rues, crut devoir attirer l’attention des éditeurs sur le caractère de ces nouveaux albums. On les vit dès lors, porter la mention suivante,