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reproduisant une scène animée. Une petite fente reçoit une pièce de dix centimes. Vous tournez une manivelle, l’éclairage automatique se produit et la scène se déroule et… cesse presque toujours au moment — quand les vues sont lestes — où cela doit être vraiment intéressant pour le spectateur.

Ces appareils ne se trouvent guère que dans les grandes villes et dans les endroits où il passe beaucoup de monde. À Paris, c’est le boulevard qui les détient — ainsi que certains music-halls à représentations pornographiques[1]. Quand le mutoscope laisse passer les vues au gré du client, celles-ci sont mélangées comme genre. Des vues de paysage alternent avec des monuments ou des revues de troupes. Un peu plus loin vient la vue déshabillée — toujours la femme bien entendu — puis le spectacle se corse, et c’est la nudité, voilée à un endroit, — toujours le même ; — c’est le boudoir où deux ou trois femmes en chemise ou en corset jouent ensemble ; c’est

  1. Les Compagnies de Chemins de fer ont autorisé l’installation de ces appareils dans les grandes et dans les moyennes gares. C’est là qu’en attendant le train, jeunes gens et jeunes filles peuvent se pervertir l’esprit pour quelques sous.