Page:Pourésy - La gangrène pornographique, 1908.djvu/72

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 56 —

l’annonce de choses ignobles. Quelquefois, peu souvent, ils sont vertement rabroués. Certains amateurs se font montrer le stock et n’achètent rien. D’autres s’approvisionnent, et pour emporter sont obligés de payer un bon prix. Les collections sont bien variées et comprennent tous les genres de la basse obscénité. Certaines séries se vendent jusqu’à vingt francs, trente francs, d’autres vingt-cinq et trente sous. Tantôt elles sont noires, tirées au trait, tantôt grossièrement coloriées, mais toutes repoussantes de brutalité. Tout cela est grossièrement fait, d’un réalisme ordurier tel que l’on ne peut le décrire et qu’entre hommes l’on ne peut en parler. D’avoir eu à regarder un instant seulement ces infamies, cela vous laisse une vision qui persiste, malgré le profond dégoût qu’elles inspirent. On peut donc se figurer ce que de pareilles images peuvent provoquer chez les jeunes gens ou chez les individus déjà déséquilibrés sexuellement. Cela est véritablement effrayant.

Au Creusot, en mai 1907, un de ces colporteurs a été arrêté après avoir vendu à deux reprises, à des jeunes gens de dix-sept à vingt ans, des séries de ces cartes. Depuis un an il pratiquait impunément son commerce dans cette