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est vendue dans les mêmes conditions : elle comprend, comme l’autre, cinquante-deux cartes à jouer. Par transparence on aperçoit très bien les descriptions qu’elles renferment. Mais ma plume se refuse à les décrire. Cela traduit tout ce qu’un cerveau d’érotomane peut seul inventer et combiner. Ces cartes, bien entendu, se vendent cher. Le grand jeu, 10 fr. ; le jeu de 32, 6 fr. Il y a des maisons en France qui les expédient sur demande.

Les tribunaux sont extrêmement sévères pour ces dernières, et quand un camelot est arrêté, il passe trois mois en prison. Ces cartes nous viennent d’Italie. On les trouve à peu près dans toutes les grandes villes, et presque tous les camelots qui font ce genre ont la collection complète. Dans une ville du sud-ouest, ces cartes se vendaient en gros chez un marchand d’objets de piété, mêlées aux missels et aux paroissiens. Assemblage singulier !

Des cartes illustrées, gravées sur bois, assez ordinaires comme travail, sont également vendues par des marchands de lunettes, de savons, de chaînes de montres. Ils vont, le soir, très tard, dans les grands cafés et dans les petits aussi, offrir leurs objets. Suivant la physionomie du consommateur, ils glissent à l’oreille