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Les kiosques à journaux offrent aux jeunes gens et aux adolescents des deux sexes des contes grivois, d’un tout petit format, qu’il est très facile de dissimuler dans ses poches. Ces romans reproduisent sous une forme très concise, toute la gamme de l’amour, jusqu’à l’alcôve. Souvent ces opuscules sont franchement obscènes : ils sont d’autant plus recherchés. Quand ces kiosques se trouvent aux abords du Lycée, on peut être sûr que proviseur et censeur ont à s’en plaindre. Les grands élèves des écoles primaires n’en sont pas moins friands et les camelots savent bien qu’ils ont chez ces gamins des clients faciles. À B., dans une grande école de garçons, un instituteur a retiré des mains d’un élève de quinze ans le roman de Messaline. Cet ouvrage lui avait été remis par les soins d’une œuvre d’éducation pour jeunes gens[1].

  1. Voici ce que nous écrivait, il y a trois ans, un instituteur de B. : « Nous demandons qu’on prenne des mesures efficaces contre la licence des rues et contre la presse pornographique. Nous demandons qu’on balaie les ordures qui encombrent la voie publique, qui montent presque sur les marches de l’école, qui forcent les portes closes, pénètrent dans l’intérieur des familles, risquent d’annuler les efforts des éducateurs et sont en train de pervertir l’âme française. »