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ment artistiques, dans lesquelles un génie a mis sa pensée et son rêve d’idéalisme. Mais je crois, au contraire, à l’action profondément délétère des écrits, des livres, des dessins, gravures, etc., qui tendent de plus en plus à décrire les actes sexuels en vue de satisfaire la curiosité de certains esprits ou d’exciter des passions de libertinage[1].

Il ne faudrait pourtant pas méconnaître l’évolution d’âme des artistes. Il y a chez eux comme chez les autres, des périodes de recul, des faiblesses, des écarts, des égarements mêmes ; les erreurs leur sont aussi funestes qu’à l’industriel, au commerçant ou à l’ouvrier. Ils sont capables de chutes ; ils sont, comme nous tous, en possession de deux êtres : l’esprit et la chair. Ils peuvent comme les autres en semant pour la chair récolter la mort, ou en semant pour

  1. Dans l’énumération des productions licencieuses, nous nous dispenserons, à dessein, de parler de la peinture et de la sculpture. Les musées ne sont point dangereux pour la moralité publique, à la condition, bien entendu, que les Salons annuels restent des expositions d’art et non de luxure. Si des amateurs préfèrent le nu aux autres œuvres, c’est affaire de goût, et tant que les tableaux de nudités resteront ce qu’ils ont été dans le passé et ce qu’ils sont encore dans le présent, c’est-à-dire la représentation artistique et non pornographique du nu, les « pères la Vertu » ne s’élèveront point contre eux.