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l’étranger. Et l’on cite courageusement l’Allemagne, la Hollande, la Belgique, l’Autriche, l’Italie et l’Angleterre. Ces imputations semblent rencontrer une certaine créance auprès du public : on est toujours heureux de ne pas être considéré parmi tous les autres, pour un gredin. Tout dernièrement, un grand quotidien à tendances pornographiques, publiait des articles où l’on raillait nos accès de vertus et où l’on disait que des livres obscènes, vendus à l’étranger, mais imprimés en français, étaient ignorés dans notre pays. On ne peut être plus dupe ou plus aveugle.

J’ai entendu naguère un conférencier de bonne réputation, parisien instruit, déclarer devant un auditoire de plus de six cents personnes, que les journaux pornographiques nous venaient d’Allemagne. Vraiment, il ne faut jamais avoir ouvert une de ces feuilles pour avancer une aussi grande bêtise. Certainement il y a en France des producteurs étrangers, mais il y a aussi des dessinateurs français, des auteurs français, des éditeurs, des imprimeurs français et surtout des milliers de vendeurs, les vrais propagateurs français. Je dirai même qu’ils font beaucoup mieux que leurs concurrents étrangers. Nous sommes producteurs et