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« Que des livres soient écrits où des imaginations perverses se plairont à provoquer certaines curiosités malsaines ; qu’artistes et littérateurs peignent sans retenue et sans contrôle tous les emportements de la passion, nous n’y faisons aucune objection : celui qui achète un livre, un tableau, une statue, sait ce qu’il fait. Que, sous prétexte d’art, certains se délectent à certaines jouissances que nous considérons comme non artistiques, comme infra-humaines, nous pouvons le regretter. C’est un droit dont il est peut-être fâcheux qu’ils usent, mais nous ne songeons nullement à rétablir, ni de près ni de loin, une sorte de surveillance légale de la moralité.

« Mais si, après avoir écrit un livre hardi, audacieux, un livre sensationnel, passionnel — je vous fais grâce des autres épithètes que l’on a multipliées avec une inépuisable ingéniosité — on prétend avoir le droit de s’arranger de façon que nos fils et nos filles ne puissent passer dans la rue, aller au collège, attendre un train dans une gare, sans être obligés de voir et de revoir des images qui portent avec elles les plus basses et les plus dangereuses excitations, alors nous protestons. Mettez dans le livre, au service de qui pourra y prendre plai-