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monde, et manifester un profond dédain à l’égard de cette immoralité qui n’atteint, après tout, que ceux qui sont en état de réceptivité ? Pourquoi compliquer la tâche des éducateurs et augmenter leur responsabilité ? Pourquoi bouleverser d’inquiétude les pères et mères de famille qui redoutent déjà tant d’autres formes de dépravation publique pour leurs enfants ? Pourquoi, enfin, alarmer les honnêtes gens, et dénoncer leur lâcheté en les accusant de tous les crimes des pornographes ?

Toutes ces objections seront faites, soit par les uns, soit par les autres, avant même d’avoir lu ce volume. Elles m’ont été si souvent exprimées au cours de mes luttes antipornographiques, que je ne m’en étonne plus. Heureux encore de n’être pas accusé de pornographie parce que j’ai eu l’audace d’en parler pour la combattre.

Évidemment il peut y avoir du vrai dans ces objections, je ne veux pas et ne dois pas le méconnaître. Certainement, malgré les meilleures intentions, on peut égarer quelque esprit faible ou naïf, et lui causer un tort profond. Aussi je m’en voudrais toute ma vie « d’avoir scandalisé l’un de ces petits » en lui dévoilant des « choses cachées ». Cependant je ne crois