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même idée malsaine. D’ailleurs les dessinateurs et les graveurs veulent être payés, et comme ils le sont peu, ils ne se mettent pas en frais d’imagination. C’est sans doute pour cette unique raison que beaucoup de ces feuilles licencieuses ont disparu après quelques mois d’une existence éphémère. Pour que le public, amateur de ces choses achète, il lui faut du nouveau, surtout dans l’obscène.

Le grand chef de la pornographie, a fort bien compris cette méthode. Il a fait paraitre, en juin dernier, un album littéraire illustré, dans lequel, sous prétexte d’histoires piquantes, il a fait passer le dernier cri de l’obscène, bas, ignoble et grossier, c’est innommable. Un roman, un feuilleton de huit pages, dépasse tout ce que les libraires pornographiques mettent en vente. Cet album est vendu soixante-quinze centimes, sous couverture fermée, bien entendu. Il était en vente, dans un kiosque de Roubaix, situé dans un des plus pauvres quartiers de cette ville ouvrière, en face de la sortie d’une grande usine. C’est là une grande tentation pour des ouvriers qui ont tant de peine à se tirer d’affaire. Il y a meilleur emploi de leur argent à leur offrir que d’acheter ces documents. À ce même kiosque, treize jour-