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cette besogne tous les représentants des pouvoirs publics. Ceux-ci pourchassent avec énergie les anti-militaristes, avec leurs journaux et leurs brochures. Je ne crains pas de déclarer ici — et je sens combien cela est grave — que les journaux pornographiques et la débauche qu’ils préparent et recommandent, font plus de mal à l’armée que les théories d’Hervé et de ses compagnons. Quels sont les hommes qui sont les plus accessibles aux excitations anti-militaristes ? Ce ne sont certes pas les soldats ayant une tenue morale, se respectant et respectant la femme. Ce sont les habitués des cantines, les piliers de bouibouis, les clients réguliers des maisons de tolérance, en un mot ceux, à de rares exceptions près, qui n’ont au cœur et dans l’esprit que des désirs sexuels et qui pratiquent l’obscène, qui sont les pires ennemis du régime militaire. Or, ils sont devenus des débauchés par l’action de la pornographie ou par les conseils de camarades déjà viciés par elle. Ce n’est qu’après qu’ils ont redouté — et pour cause — le service militaire et qu’ils sont devenus des révoltés. Celui qui écrit ces lignes a fait douze années et demie de service militaire, dans les troupes coloniales, en France et aux Colonies. Il a vécu la vie de caserne comme simple ca-