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m’ouvrant un paquet de cartes obscènes qu’il tenait à la main : « Vous cherchez peut-être celles-ci ? » Comme je le pris de haut, il me répondit : « Il n’y a que les français qui m’achètent cela ». Que répondre à d’aussi effrontés mensonges ? J’aurais préféré lui appliquer une bonne gifle que lui dire mon mépris duquel il s’est fort peu troublé.

La grande quantité de cartes postales illustrées qui passe chaque jour par les mains des employés de l’Administration des postes ne permet pas aux fonctionnaires chargés de la surveillance, d’opérer un triage complet, et il arrive que beaucoup de cartes immorales passent par la porte grande ouverte de l’administration. La « poste restante » est le véhicule de l’obscène, et l’entremetteuse de rendez-vous ; elle en voit parfois de bien malpropres. Les employés n’osent pas toujours être sévères, et laissent aller à leur destination des correspondances à découvert de nature à faire rougir des hommes. L’agent chargé de ce service dans une grande ville du Midi me disait que la correspondance à découvert, à initiales ou à numéros était en grande partie conçue en langage obscène, et entre jeunes gens et fillettes.

Il arrive aussi que certains employés laissent