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Si on porte une bougie dans les endroits où le courant d’air comprimé, par la seule forme des espaces qu’il franchit, se dilate et se resserre, on observe que la flamme est plus vive et moins fumeuse aux passages les plus resserrés, moins brillante et plus nuageuse dans les espaces plus larges ; et, dans les places où la combustion est plus vive, il y a moins d’humidité et plus de chaleur que dans les autres parties des tubes à air. Dans le compartiment central supérieur, les bougies brûlent bien, malgré leur diamètre énorme comparé à la petitesse de leurs mèches ; la chaleur est aussi plus grande et l’air y est transparent, la température étant à l’air libre de 7° centigrades, s’élève à 13° en haut des tubes, au compartiment central supérieur (E. Foley). La décompression donne à l’air des propriétés inverses, le déséclusement le rend froid ; les lumières s’y éteignent ou brûlent avec peine et il s’y fait un épais brouillard produit par une brusque et abondante condensation de vapeur d’eau. Ces considérations préliminaires sur la constitution de l’air dans les tubes étaient nécessaires pour bien faire comprendre les effets physiologiques de l’air comprimé.

L’impression générale que l’on éprouve à l’entrée dans un tube est soudaine et violente ; elle précipite les battements du cœur, amène des vertiges, du tremblement, mais ce sont là des accidents du début : la surprise, l’émotion entrent pour beaucoup dans ces effets vraiment étranges de l’air comprimé.

À peine a-t-on ouvert le robinet qui met en communication les tubes et l’écluse que l’on ressent une vive douleur d’oreilles ; ces douleurs, souvent atroces, accompagnées de tintements aigus, disparaissent lorsqu’on a pris