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Lorsque la pression atmosphérique vient à diminuer d’une manière subite, il est facile de se convaincre des effets salutaires qu’elle exerce, dans l’état ordinaire, sur les êtres organisés ; à ce qu’éprouvent alors les animaux, on voit qu’ils ne peuvent pas exister sans l’action de cette pression. Parmi les animaux qui vivent dans les mers, il en est d’une consistance beaucoup plus molle que celle des espèces terrestres ; leur corps ne se soutient et ne se meut qu’en flottant, pressé de tous côtés par une force plus résistante que la pesanteur de l’air. Si on les retire de l’eau, leur masse, devenant sans appui, s’affaisse bientôt. D’autres poissons, quoique plus fermes, mais habitués à vivre dans la mer, quelques-uns à 1000 mètres de profondeur où ils se meuvent avec la plus grande agilité, quoiqu’ils supportent une pression de plus de quatre-vingts atmosphères, périssent s’ils sont amenés à la surface : leurs fluides se dilatent, la vessie natatoire se distend, les viscères sortent par les ouvertures naturelles, et la peau même éclate par le gonflement des parties intérieures.

Quant aux êtres qui vivent sur la terre, la diminution de la pesanteur atmosphérique exerce sur eux des effets moins sensibles, cette diminution étant moins considérable, et les fluides des animaux terrestres moins denses que ceux des poissons ; mais réduisez artificiellement la pression de l’air, élevez-vous dans un aérostat ou en gravissant une haute montagne, et vous éprouvez les mêmes phénomènes que les poissons arrachés des eaux ; le corps se gonfle, les liquides et les fluides intérieurs distendent les tissus de dedans en dehors, les forcent, font souvent éclater des