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Il faudrait, dit-il, à l’aide d’un vaste aspirateur, d’un tonneau plein d’eau et qui se viderait par un ajutage inférieur, de façon à ce qu’on pût régler la vitesse d’écoulement, faire arriver l’air des marais dans un tube bourré de coton-poudre, lequel serait ensuite dissous dans l’éther sulfurique ; celui-ci laisserait déposer lentement tous les corps organisés qu’il tiendrait en suspension et que l’on pourrait ainsi recueillir et étudier. Ce procédé serait d’une installation difficile, mais il est d’une exactitude rigoureuse et donnerait des résultats précieux.

L’eau que l’on a fait traverser pendant deux ou trois heures à une température de 18° à 20 par cent cinquante litres d’air pris sur les bords d’un étang, en un point directement exposé aux rayons solaires, cette eau, mêlée à une solution peu épaisse d’empois d’amidon, la transforme rapidement en sucre ainsi donc l’air, par son contact immédiat avec la surface des eaux stagnantes, acquiert, en même temps qu’une facilité plus grande à se putréfier spontanément, des propriétés fermentescibles, d’où, pour les effluves marécageuses, pour les corpuscules organisés que cet air renferme en si grande abondance, une sorte de réaction physiologique complémentaire de leurs réactions chimiques, maintenant surtout que les expériences de Pasteur ont mis hors de doute le rôle essentiel des infusoires dans les phénomènes de fermentation.

Ces recherches, ces procédés de dosage nouvellement introduits dans la science, demanderont peut-être un temps encore long pour être perfectionnés, et pour donner tous les résultats qu’on est en droit d’en attendre.