Page:Poullain de La Barre - De l’égalité des deux sexes, seconde édition.djvu/98

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Tel ſe perſuade que les femmes aiment qu’on leur en conte, parce qu’il aura lû le ſonnet de Sarrazin ſur la chûte de la premiere, qu’il feint n’eſtre tombée que pour avoir preſté l’oreille aux fleurettes du Demon. Il eſt vray que l’imagination eſt plaiſante, le tour joli, l’application aſſez juſte dans ſon deſſein, & la chûte tres-agreable ; mais ſi l’on examine la piece au fond, & qu’on la reduiſe en Proſe, l’on trouvera qu’il n’y a rien de plus faux ny de plus fade.

Il y a des gens aſſez ſimples pour s’imaginer que les femmes ſont plus portées à la furie que les hommes, pour avoir lû que les Poëtes ont repreſenté les Furies ſous la figure des femmes : ſans conſidérer que cela n’eſt qu’une imagination Poëtique : & que les peintres qui dépeignent les Har-