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des divertiſſemens les plus honneſtes, pour les exempter de ſoupçon. L’on ſçait lequel des deux Sexes eſt le plus fidelle à l’autre, & ſuporte plus patiemment les malheurs qui ſurviennent dans le mariage, & y fait paroiſtre plus de ſageſſe.

Presque toutes les maiſons ne ſont reglées que par les femmes, à qui leurs maris en abandonnent le gouvernement : & le ſoin qu’elles prennent de l’éducation des enfans, eſt bien plus conſiderable aux familles & plus important à l’Etat, que celuy qu’elles ont des biens. Comment elles élevent leurs enfans.Elles ſe donnent toutes entieres à leur conſervation. La crainte qu’il ne leur arrive du mal eſt ſi grande, qu’elles en perdent ſouvent le repos. Elles ſe privent avec joye, des choſes les plus neceſſaires, afin qu’il ne leur manque rien. Elles ne ſçauroient les