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ny les préjugez, ny les idées confuſes, ſi ordinaires aux ſçavans ; mais méme on en voit beaucoup qui ont le bon ſens ſi juſte, qu’elles parlent ſur les objets des plus belles ſciences, comme ſi elles les avoient toûjours étudiées.

Elles ſçavent l’art de parler.Elles s’énoncent avec grace. Elles ont l’art de trouver les plus beaux termes de l’uſage, & de faire plus comprendre en un mot, que les hommes avec pluſieurs : & ſi l’on s’entretient des Langues en general, elles ont là-deſſus des penſées qui ne ſe trouvent que dans les plus habiles Grammairiens. Enfin on remarque qu’elles tirent plus de l’uſage ſeul pour le langage, que la pluſpart des hommes ne font de l’uſage joint à l’étude.

Elles ſçavent l’éloquence.L’éloquence eſt un talent qui leur eſt ſi naturel & ſi particulier, qu’on ne peut le leur diſ-