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les n’ont pas aſſez de lumiere ou d’eſprit pour entendre ce que l’on dit, ou bien elles reconnoiſſent que ceux qui leur parlent de la ſorte, ne ſont pas aſſez inſtruits.

Enfin ſi l’on conſidere de quelle façon les hommes & les femmes produiſent ce qu’ils ſçavent, on jugera que les uns font comme ces ouvriers qui travaillent aux Carrieres, & qui en tirent avec peine les pierres toutes brutes & toutes informes : & que les femmes ſont comme des Architectes ou des Lapidaires habiles, qui ſçavent polir & mettre aiſément en œuvre, & dans leur jour ce qu’elles ont entre les mains.

Non ſeulement on trouve un tres-grand nombre de femmes qui jugent auſſi-bien des choſes que ſi on leur avoit donné la meilleure éducation, ſans avoir