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au lieu de mépriſer les femmes, parce qu’elles n’ont pas de part aux ſciences, on les en eſtimeroit heureuſes : puis que ſi d’un coſté, elles ſont privées par là des moyens de faire valoir les talens, & les avantages qui leur ſont propres ; de l’autre coſté, elles n’ont pas l’occaſion de les gâter ou de les perdre : & nonobſtant cette privation, elles croiſſent en vertu, en eſprit & en bonne grace, à meſure qu’elles croiſſent en âge : & ſi l’on comparoit ſans préjugé les jeunes hommes au ſortir de leurs études, avec des femmes de leur âge, & d’un eſprit proportionné, ſans ſçavoir comment les uns & les autres ont eſté élevez, on croiroit qu’ils ont eu une éducation toute contraire.

L’exterieur ſeul, l’air du viſage, les regards, le marcher, la contenance, les geſtes, ont dans