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nent encore plus ſots qu’ils n’étoient. S’ils avoient quelque choſe d’honneſte, d’enjoüé, & de civil, ils le perdent par l’étude. Tout les choque, & ils choquent tout ; on diroit qu’ils ne ſe ſeroient occupez durant leur jeuneſſe, qu’à voyager dans un païs où ils n’auroient frequenté que des ſauvages ; tant ils raportent chez-eux de rudeſſe & de groſſiereté dans leurs manieres. Ce qu’ils ont appris eſt comme des marchandiſes de contrebande, qu’ils n’oſeroient, ou ne ſçauroient debiter : & s’ils veulent rentrer dans le monde & y bien joüer leur perſonnage, ils ſont obligez d’aller à l’école des Dames, pour y apprendre, la politeſſe, la complaiſance, & tout le dehors qui fait aujourd’huy l’eſſentiel des honneſtes gens.

Si l’on confideroit cela de prés,