Page:Poullain de La Barre - De l’égalité des deux sexes, seconde édition.djvu/50

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ce n’eſt pas le hazard, mais une neceſſité inſurmontable, qui les empeſche d’y avoir part. Je ne ſoûtiens pas qu’elles ſoient toutes capables des ſciences & des emplois, ny que chacune le ſoit de tous : perſonne ne le prétend non plus des hommes ; mais je demande ſeulement qu’à prendre les deux Sexes en general, on reconnoiſſe dans l’un autant de diſpoſition que dans l’autre.

Comparaiſon des jeunes enfans de l’un & de l’autre Sexe.Que l’on regarde ſeulement ce qui ſe paſſe dans les petits divertiſſemens des enfans. Les filles y font paroiſtre plus de gentilleſſe, plus de genie, plus d’adreſſe ; lorſque la crainte ou la honte n’étouffent point leurs penſées, elles parlent d’une maniere plus ſpirituelle & plus agreable. Il y a dans leurs entretiens plus de vivacité, plus d’enjoüemens, & plus de liberté : elles appren-