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tant de mépriſes : & dans ce qui concerne la condition preſente des femmes, on auroit reconnu qu’elles n’ont eſté aſſujetties que par la Loy du plus fort, & que ce n’a pas eſté faute de capacité naturelle ni de merite qu’elles n’ont point partagé avec nous, ce qui éleve noſtre Sexe au deſſus du leur.

En effet quand on conſidere ſincerement les choſes humaines dans le paſſé & dans le preſent, on trouve qu’elles ſont toutes ſemblables en un point, qui eſt que la raiſon a toûjours eſté la plus foible : & il ſemble que toutes les hiſtoires n’ayent eſté faites, que Comment on s’est toûjours gouverné. pour montrer ce que chacun void de ſon temps, que depuis qu’il y a des hommes, la force a toûjours prévalu. Les plus grands empires de l’Aſie ont eſté dans leur commencement l’ou-