Page:Poullain de La Barre - De l’égalité des deux sexes, seconde édition.djvu/241

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

également de s’entretenir des choſes dont on n’a point la connoiſſance, & il y a des contretemps, dans les unes & dans les autres.

C’est l’ordinaire de beaucoup de gens de traiter les curieux comme des mendians. Lorſqu’ils ſont en humeur de donner, ils ne ſe fâchent point qu’on leur demande : & quand ils ont envie de découvrir ce qu’ils ſçavent, ils ſont bien aiſes qu’on les prie ; ſinon ils ne manqueroient pas de dire qu’on a trop de curioſité. Parce qu’on s’eſt forgé que les femmes ne doivent point étudier, on ſe formaliſe, qu’elles demandent d’eſtre informées de ce qu’on apprend par l’étude. Je les eſtime d’étre curieuſes, & je les plains de n’avoir pas les moyens de ſe ſatiſfaire en cela : n’en eſtant ſouvent empeſchées que par une juſte apprehenſion de s’adreſſer à des