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ſeroit impoſſible de les faire taire. Chacun s’entretient de ce qu’il ſçait ; les Marchand de leur negoce, les Philoſophes de leurs études, & les femmes de ce qu’elles ont pû apprendre ; & elles peuvent dire qu’elles s’entretiendroient encore mieux & plus ſolidement que nous, ſi on avoit pris autant de peine à les inſtruire.

La curioſité.Ce qui choque certaines perſonnes dans les entretiens des femmes, c’eſt qu’elles témoignent une grande envie de ſçavoir tout. Je ne ſçay pas quel eſt le gouſt des gens auſquelles il ne plaiſt pas que les femmes ſoient ſi curieuſes : pour moy je trouve bon qu’on ait de la curioſité ; Et je conſeille ſeulement de faire en ſorte qu’elle ne ſoit pas importune.

Je regarde les converſations des femmes comme celles des Philoſophes, où il eſt permis