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babillardes, que lorſqu’elles parlent mal à propos, & de choſes qu’elles n’entendent point, ſans deſſein de s’en faire inſtruire.

Il ne faut pas s’imaginer qu’on ne babille que quand on parle ſur des habits & ſur des Modes. Le babil de Nouvelliſtes eſt ſouvent plus ridicule. Et cette quantité de mots entaſſez les uns ſur les autres, & qui ne ſignifient rien dans la plupart des ouvrages, ſont un caquet bien plus ſot que celuy des plus petites femmes. Au moins peut-on dire que les diſcours de celles-cy ſont réels & intelligibles, & qu’elles ne ſont pas aſſez vaines, pour s’imaginer comme la plupart des ſçavans, eſtre plus habiles que leurs voiſines, parce qu’elles diſent plus de paroles qui n’ont point de ſens. Si les hommes avoient la langue auſſi libre, il