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diſtingue de ſes creatures, que par ſa qualité de Createur, il ne faut pas s’étonnér que les femmes, ne le connoiſſant que ſur leur rapport, l’adorent par Religion avec les mêmes ſentimens qu’elles ont pour les hommes, qu’elles craignent & qu’elles reverent.

Le Babil.Il y a des gens qui croient bien mortifier les femmes en leur diſant, qu’elles ne ſont toutes que des Babillardes. Elles ont raiſon de ſe fâcher d’un reproche ſi impertinent. Leur corps ſe trouve ſi heureuſement diſpoſé par le temperament qui leur eſt propre, qu’elles conſervent diſtinctement les impreſſions des objets, qui les ont frappées : elles ſe les repreſentent ſans peine, & s’expriment avec une facilité admirable : cela fait que les idées qu’elles ont ſe réveillant à la moindre