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qui en a moins. S’il y a plus de bien dans les femmes que dans les hommes, ceux-cy doivent eſtre accuſez d’ignorance, ou d’envie de ne le pas reconnoiſtre. Quand il y a plus de vertu, que de vice dans une perſonne, l’un doit ſervir à excuſer l’autre ; & lorſque les défauts qu’elle a, ſont inſurmontables, & que les moyens de s’en deffaire, ou de s’en garantir, luy manquent, comme ils manquent aux femmes, elle eſt digne de compaſſion non de mépris. Enfin ſi ces défauts ſont Que les défauts qu’on attribuë aux femmes ſont imaginaires.legers, ou ſeulement apparens, c’eſt imprudence, ou malice de s’y arreſter ; & il n’eſt pas difficile de montrer, qu’on en uſe ainſi vulgairement à l’égard des femmes.

La timidité.On dit qu’elles ſont timides, & incapables de deffenſe, que leur ombre leur fait peur, que