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ſotiſes ; pour y étouffer toutes les ſemences de vertu & de verité ; pour rendre inutiles toutes les diſpoſitions qu’elles pourroient avoir aux grandes choſes, & pour leur oſter le deſir de ſe rendre parfaites, comme nous, en leur oſtant les moyens.

Lorsque je fais attention ſur la maniere, dont on regarde, ce que l’on croit voir en elles de défectueux je trouve que cette conduite a quelque choſe d’indigne de perſonnes doüées de raiſon. S’il y a également à redire dans les deux Sexes, celuy qui accuſe l’autre peche contre l’équité naturelle ; s’il y a plus de mal dans le noſtre, & que nous ne le voyions pas, nous ſommes des temeraires de parler de ceux d’autruy ; ſi nous le voyons, & que nous n’en diſions rien, nous ſommes injuſtes de blâmer l’autre