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Pour ce qui eſt des filles de condition roturiere, contraintes de gagner leur vie par leur travail, l’eſprit leur eſt encore plus inutile. On a ſoin de leur faire apprendre un meſtier convenable au Sexe, auſſi-toſt qu’elles y ſont propres, & la neceſſité de s’y employer ſans ceſſe, les empéche de penſer à autre choſe : Et lorſque les unes & les autres élevées de cette façon ont atteint l’âge du mariage, on les y engage, ou bien on les confine dans un cloître où elles continüent de vivre comme elles ont commencé.

En tout ce qu’on fait connoiſtre aux femmes void-on rien qui aille à les inſtruire ſolidement ? Il ſemble au contraire qu’on ſoit convenu de cette ſorte d’éducation pour leur abaiſſer le courage, pour obſcurcir leur eſprit, & ne le remplir que de vanité & de