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& agite plus de paſſions, qui les méle, & les fortifie plus diverſement, que les impreſſions de la beauté.

Il ne ſeroit pas neceſſaire de parler davantage ſur le temperamment des femmes, ſi un Autheur autant celebre que poly ne s’eſtoit aviſé de le conſiderer comme la ſource des défauts qu’on leur attribuë vulgairement ; ce qui aide beaucoup à confirmer les gens dans la penſée qu’elles ſont moins eſtimables que nous. Tous les temperammens ſont preſque égaux.Sans rapporter ſon ſentiment, je diray que pour bien examiner le temperamment des deux Sexes par rapport au vice & à la vertu, il le faut conſiderer dans un état indifferent, où il n’y ait encore ny vertu ny vice en nature : & alors on trouve ce qu’on appelle vertu dans un temps, pouvant devenir vice en un autre, ſelon