Page:Poullain de La Barre - De l’égalité des deux sexes, seconde édition.djvu/217

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les Creatures ; qui les empécheroit de dire, que ce qui paroiſt au dehors leur doit donner le deſſus : que la grace & la beauté leur ſont naturelles & particulieres, & que tout cela produit des effets autant ſenſibles qu’ordinaires, & que ſi ce qu’elles peuvent par le dedans de la teſte, les rend au moins égales aux hommes, le dehors ne manque preſque jamais de les en rendre les Maîtreſſes.

La beauté eſtant un avantage auſſi réel que la force & la ſanté, la raiſon ne défend pas de s’en prévaloir plûtoſt que des autres ; & ſi on vouloit juger de ſon prix par les ſentimens & par les paſſions qu’elle excite, comme l’on juge preſque de toutes choſes, on trouveroit qu’il n’y a rien de plus eſtimable, n’y ayant rien de plus effectif, c’eſt à dire, qui remuë