Page:Poullain de La Barre - De l’égalité des deux sexes, seconde édition.djvu/213

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ſont que vray-ſemblables ; & que leur verité ſuppoſe indifferemment la nature, ou la coûtume, & qu’ainſi elles ſont purement contingentes & arbitraires. La vertu, la douceur, & l’honneſteté eſtant ſi particulieres aux femmes, ſi leur Sexe n’avoit pas eſté ſi peu conſideré, lorſqu’on auroit voulu ſignifier avec éloge qu’un homme a ces qualitez en un degré éminent, on auroit dit, c’eſt une femme, s’il avoit plû aux hommes d’établir cét uſage dans le diſcours.

Quoy qu’il en ſoit, ce n’eſt pas la force du corps, qui doit diſtinguer les hommes ; autrement les beſtes auroient l’avantage par deſſus eux, & entre nous ceux qui ſont les plus robuſtes. Cependant l’on reconnoiſt par experience que ceux qui ont tant de force, ne ſont gueres propres