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de vigueur que les hommes : Et comme il n’y a que l’experience qui puiſſe faire juger de cette diſtinction, ne trouve-t-on pas que les femmes ſont mélées comme nous ; Il y en a de fortes & de foibles dans les deux parties : les hommes élevez dans la molleſſe ſont ſouvent pires que les femmes, & ployent d’abord ſous le travail : mais quand ils y ſont endurcis par neceſſité ou autrement, ils deviennent égaux, & quelquefois ſuperieurs aux autres.

Il en eſt de méme des femmes. Celles qui s’occupent à des exercices penibles, ſont plus robuſtes que les Dames qui ne manient qu’une aiguille. Ce qui peut faire penſer que ſi l’on exerçoit également les deux Sexes, l’un acquereroit peut-eſtre autant de vigueur que l’autre ; ce que l’on a veu autrefois dans