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plus nobles que les femmes, en ce qui regarde les enfans. Ce ſont proprement celles-cy qui nous conçoivent, qui nous forment, qui nous donnent l’Eſtre, la naiſſance, & l’éducation. Il eſt vray que cela leur coûte plus qu’à nous : mais il ne faut pas que cette peine leur ſoit préjudiciable, & leur attire le mépris, au lieu de l’eſtime qu’elles en meritent. Qui voudroit dire, que les peres & les meres, qui travaillent à élever leurs enfans, les bons Princes à gouverner leurs ſujets, & les Magiſtrats à leur rendre la juſtice, ſoient moins eſtimables, que ceux de l’entremiſe & du ſecours deſquels ils ſe ſervent, pour s’acquiter de leur devoir ?

Sur le temperamment.Il y a des Medecins, qui ſe ſont fort étendus, ſur le Temperamment des Sexes au déſavantage des femmes, & ont fait des