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qui en éloigne les femmes. Elles ont un eſprit comme le noſtre, capable de connoiſtre & d’aimer Dieu, & ainſi de porter les autres à le connoiſtre & à l’aimer. La foy leur eſt commune avec nous : L’Evangile & ſes promeſſes ne s’adreſſent pas moins à elles. La charité les comprend auſſi dans ſes devoirs, & ſi elles ſçavent en pratiquer les actions, ne pourroient-elles pas auſſi en enſeigner publiquement les maximes. Quiconque peut précher par ſes exemples, le peut encore à plus forte raiſon par ſes paroles : Et une femme qui joindroit l’éloquence naturelle à la morale de Jesus-Christ, ſeroit auſſi capable qu’un autre, d’exhorter, de diriger, de corriger, d’admettre dans la ſocieté Chrétienne ceux qui en ſeroient dignes, & d’en retrancher ceux qui refuſeroient