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& que ſi elles peuvent ſe conduire elles-mêmes par l’application des maximes de ces dernieres, elles ne pourront pas pour cela conduire les autres.

L’on a cette penſée faute de prendre garde que l’eſprit n’a beſoin dans toutes ſes actions que de diſcernement & de juſteſſe, & que quiconque a une fois ces deux qualitez en une choſe, peut les avoir auſſi aiſément & par la méme voye dans tout le reſte. La Morale ou le Civil ne change point la nature de nos actions : elles demeurent toûjours Phyſiques : parce que la Morale n’eſt autre choſe, que de ſçavoir la maniere dont les hommes regardent les actions de leurs ſemblables par rapport aux idées qu’ils ont du bien ou du mal, du vice & de la vertu, de la juſtice & de l’injuſtice : & de même qu’ayant