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de leurs habitudes, ou de leur état : ce qu’une femme connoîtroit avec un peu de refléxion & d’uſage ; & ſçachant diſpoſer ſes penſées, en la façon la plus convenable, les exprimer avec politeſſe & avec grace, & en y ajuſter les geſtes, l’air du viſage, & la voix, elle poſſederoit la veritable Eloquence.

La Morale.Il n’eſt pas croyable que les femmes puiſſent pratiquer ſi hautement la vertu, ſans eſtre capables d’en pénétrer les maximes fondamentales. En effet, une femme déja inſtruite, comme on l’a repreſentée, découvriroit elle méme les regles de ſa conduite, en découvrant les trois ſortes de devoirs qui comprennent toute la Morale, dont les premiers regardent Dieu, les ſeconds nous regardent nous-mémes, & les troiſiémes noſtre prochain. Les idées