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qu’une ſcience au monde, qui eſt celle de nous-mémes, & que toutes les autres n’en ſont que des applications particulieres.

En effet, la difficulté que l’on trouve aujourd’huy à apprendre les Langues, la Morale, & le reſte conſiſte en ce qu’on ne ſçait pas les rapporter à cette ſcience generale : d’où il pourroit arriver, que tous ceux qui croiroient les femmes capables de la Phyſique, & de la Medecine, n’eſtimeroient pas pour cela qu’elles le fuſſent de celles dont on va parler. Cependant, la difficulté eſt égale des deux coſtez : il s’agit partout de bien penſer. On le fait en appliquant ſerieuſement ſon eſprit aux objets qui ſe preſentent, pour s’en former des idées claires & diſtinctes, pour les enviſager par toutes leurs faces, & tous