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contre elles le ſentiment de mille Autheurs, cette hiſtoire ne doit eſtre conſiderée que comme une Tradition de préjugez, & d’erreurs. Il y a auſſi peu de fidelité & d’exactitude dans les hiſtoires anciennes, que dans les recits familiers, où l’on reconnoiſt aſſez, qu’il n’y en a preſque point. Ceux qui les ont écrites y ont meſlé leurs paſſions, & leur intereſt : & la plupart n’ayant eu que des idées fort confuſes du vice & de la vertu, ont ſouvent pris l’un pour l’autre : & ceux qui les liſent avec la préoccupation ordinaire, ne manquent pas de tomber dans le même défaut. Et dans le préjugé où ils eſtoient, ils ont eu ſoin d’exagérer les vertus & les avantages de leur Sexe, & de rabaiſſer & d’affaiblir le merite des femmes par un intereſt contraire. Cela eſt ſi facile à